Quand c’est fini, c’est fini !

Je ne pouvais plus déplacer un mot, mon texte était devenu un puzzle dont la dernière pièce était assemblée. Jamais je n’ai ressenti à ce point la certitude d’avoir fini. C’était bon ou mauvais, je ne savais pas, mais c’était fini et je n’y retoucherais plus.
 
Pourtant 3 mois auparavant je n’étais que devant un mot: Bleu. Un thème  comme un autre mais qui ne me tentait guère! J’ai donc commencé par l’association de mots: Facile avec Internet. Vous tapez “Bleu” dans un moteur de recherche et il vous sort une quantité infinie de propositions. 
“Bleu à l’âme” m’a plu… mon côté romantique sans doute. 
L’histoire du type suicidaire parce que largué n’est pas une innovation mais quand il est l’heure d’écrire, il faut écrire, l’inspiration vient (ou ne vient pas) ensuite. 
 
Bon, il me fallait du “bleu” partout. Puisque mon personnage s’épanchait devant une plante qui symbolisait la femme perdue, fallait-il encore qu’elle soit bleue, d’où le delphinium dont j’ignorais l’existence avant d’en avoir besoin. 
Mais ce n’était pas encore suffisant et quand l’homme se coupe en se rasant, perle dans son hallucination  une goutte de sang bleue.
 
Pourquoi cette nouvelle a pris une tournure poétique? Par inclinaison sans doute, mais comment s’est imposée la ritournelle qui ponctue chaque paragraphe? Là c’est le mystère de la création et tout ce que j’en sais c’est qu’elle est devenue essentielle au rythme de la nouvelle, essentielle tout court.
Mais ce qui est certain, c’est que la part du labeur et de l’imagination pure sont indissociables et que je ne suis pas assez doué naturellement pour “pondre” un écrit de cette nature en un jet. 
Les complimenteurs m’ont dit qu’il était fluide mais il n’a pas coulé de mon stylo spontanément! Pratiquement chaque mot a été choisi, pour son sens ou sa musicalité, chaque phrase équilibrée et rythmée, chaque petit paragraphe mesuré (Je ne crois pas pouvoir apporter tant de soins à  un roman, ma vie n’y suffirait pas).
 
Sans doute est-ce cela qui a plu au jury qui m’a attribué ses lauriers. Au fond j’ai créé une chansonnette et je les ai bercé avec mon refrain  “Je meurs d’un bleu à l’âme. Amélie est partie.”    
 
Et vous, vous avez une écriture fluide ou laborieuse?
Le delphinium est une nouvelle parue dans le recueil “Sur le fil” Mes romans
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2 réflexions sur “Quand c’est fini, c’est fini !”

  1. Bah c'est malin, maintenant que tu nous as donné l'eau à la bouche, où peut-on la lire cette nouvelle?

    Nb: Coup de chance que pour coller au thème tu ne nous aies pas écris une nouvelle sur le bleu qu'on met dans la cuvette des toilettes….Sur le coup le côté romantique et poétique aurait été plus difficile à rendre…

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