La politique non plus…
- En 1860, sous l’influence d’ingénieurs forestiers, une première loi napoléonienne décidait d’exproprier sans indemnité tout propriétaire d’un terrain selon « l’état du sol et les dangers qui en résultent pour les terrains inférieurs » sauf à ce que le dit propriétaire fasse lui-même les travaux imposés. Il est évident que dans les régions concernées de haute montagne où les paysans étaient très pauvres cette dernière disposition était inapplicable d’où beaucoup d’agitations, voir de révoltes.
- En 1882, sous la 3ème République, l’intention fut reprise mais avec un peu de modulation (Il faut cette fois penser aux électeurs!). Ainsi cette expropriation devait désormais être accompagnée d’une indemnisation et être votée à chaque fois au parlement.
- Quels terrains étaient concernés? Essentiellement ce qu’on appelle « les communaux », lesquels étaient non seulement indispensables à la vie collective ( souvent les pâturages d’estive) mais aussi le symbole de l’unité du village.
(L’ignorait-on à Paris ou l’Etat considérait-il que l’intérêt collectif prime sur le droit des propriétaires? Ce débat de société existe toujours au XXIème siècle, non?)
L’intention écologique était louable et justifiée:
L’extension des labours et des pâturages de montagne au dépend des bois environnants entraînait glissements de terrains, inondations et érosion. Il fallait donc bien faire quelque chose.
- Mais cette loi fut, comme d’habitude, détournée de son objectif par ceux-là mêmes qu’elle visait. En effet les paysans qui menaient une vie rude, aléatoire et sans perspectives ont aussitôt perçu l’opportunité de toucher trois sous pour payer leurs dettes (et leurs impôts qui ne cessaient d’augmenter malgré leur pauvreté croissante…rien de nouveau, vous dis-je !) et pour partir travailler ailleurs. C’est ainsi que beaucoup, et surtout les jeunes, émigrèrent dans nos colonies alors très demandeuses de main d’œuvre pour développer d’immenses exploitations agricoles.
- D’ailleurs certains n’ont pas manqué de se demander si là n’était pas le véritable but du gouvernement. Comme quoi même une politique, par exemple écologique, peut en cacher une autre. Et ça, ce n’est pas nouveau, non plus !
- Mais sans cette trame je n’aurais pas écrit le roman de Chaudun.