Nouvelles

Le second chapitre le plus court

Me laissant tenter mais sans savoir où je vais dériver ! 😉 et à la demande générale (même pas vrai 😀 ) j’ai fait une suite à “mon chapitre le plus court”. Légèrement plus long ! Sous un ciel encore noir d’une tempête épuisée, un pinceau de soleil s’infiltre entre deux nuages encore menaçants. L’Elgarve  en ce début d’après-midi, tout heureuse de pouvoir reprendre la mer, se prépare à quitter l’escale de Puerto Williams et s’ébroue telle une marmotte sortant de son sommeil. Son moteur diesel se chauffe la gorge, les pales de l’hélice se dégourdissent au ralenti, des marins à la proue et à la poupe bavardent avec des manœuvriers sur le quai encore détrempé en attendant l’ordre de

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La fermeture éclair

Hypnotisé, je suivais la lente descente du curseur de la fermeture Éclair. J’absorbais chaque détail goulûment : l’angle de la tirette, le bruit des dents se séparant, leurs délicats décalages. L’endroit exact où les dents métalliques quittaient leurs vis-à-vis m’était caché, tel un mystère ésotérique. Le un devenait deux au sein du curseur. Deux gorges s’y rejoignaient en une, la création du deux par le un se répétant sans cesse. Les uns et les deux dansaient dans mon esprit.   La suite de Fibonacci se déclencha alors naturellement : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55 et ainsi de suite. Chaque terme était la somme des deux termes qui le précèdent. Les quotients de deux termes consécutifs étaient des approximations

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Dérapage 6/6

Maintenant tous les avertisseurs se sont tus et les moteurs arrêtés, si bien que ce grand bazar prend l’aspect d’une fête champêtre. Vous pouvez même entendre quelques pépiements d’oiseaux qui se sont déroutés par curiosité en remontant sans doute vers quelques ponts de Paris. Apparaît alors dans le ciel, comme un gros bourdon, un hélico de la gendarmerie nationale venu survoler ce capharnaüm. Un pauvre pantin dangereusement penché en dessus du vide s’époumone dans son mégaphone pour ramener le calme dans une indifférence générale jusqu’au moment où un gamin, armé de son pistolet à eau, fait tomber ce pauvre père de famille en feuille morte dans le champ adjacent sous les applaudissements. Le pilote choisit alors d’éloigner prudemment son appareil

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Dérapage (3)

Pour ceux qui ont raté le début -> Dérapage 1  Dérapage 2 À sa hauteur, sur sa droite forcément, se maintient depuis quelques minutes une 206 blanche, un peu “frottée” sur sa portière gauche. Des marques de peinture bleue. Bleu myosotis (les connaisseurs apprécieront). Ses vitres avant sont ouvertes. Au volant une femme tronc, comme les présentatrices télé devant leurs tables. Pas plus de quarante ans, jauge Éric. Un joli visage. Des cheveux qu’il devine longs, bruns châtains. Des joues un peu rebondies apportant une impression de douceur, un nez plutôt court et légèrement retroussé, un peu lutin. Un chemisier finement rayé, couleur framboise, avec un col généreux, à larges revers, remonté sur la nuque, des manches bouffantes et de larges

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Dérapage (2)

Pour retrouver le début Mais zoomons un peu, voulez-vous ? Obstinément sur la file de gauche un coupé Fiat bleu azur tout propret. Au volant un homme de quarante-cinq ans environ, très cadre supérieur, veste soigneusement pliée sur le siège arrière, chemise blanche impeccable, col ouvert d’un seul bouton, manches méticuleusement retroussées. Vitres de la voiture fermées. En fond sonore, en volume modéré, une sonatine de Schubert extraite d’un CD de florilèges classiques. Il pianote sur son volant. À quoi pense-t-il ? Je vous présente Éric. Une vie réglée, une vie ordinaire. Ordinaire ? Est-ce bien sûr ? Éric rentre chez lui plus tôt que d’habitude. Un rendez-vous professionnel abrégé mais tout de même terminé un peu trop tard pour retourner

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Dérapage (1)

A l’heure des bouchons de l’été, voici une nouvelle un peu déjantée. Bonjour. Vous avez un instant ? Bien, alors je vous emmène observer le phénomène migratoire quotidien des automobilistes à l’une des sorties de Paris. Je sais, toutes les grandes villes ont les mêmes difficultés et j’aurais pu prendre  plus près de chez vous mais en la matière rien ne vaut l’expérience de notre capitale. À partir de 17 heures, quelque direction que vous preniez, la situation est aussi désespérée. À un moment donné, plus ou moins immédiat, vous ne bougez plus, tout simplement. Les voitures arrivent ainsi sur les périphériques comme des papillons devant une lampe et se serrent désespérément comme si le petit mètre trompe-l’œil gagné un instant

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Un été 1961

Dans les années 60, les menaces mortelles d’aujourd’hui n’obscurcissaient pas l’avenir et celui de IL n’était qu’un souci parental, à leur désespoir nullement le sien. L’été 1961 marquera l’apogée de sa jeunesse. Il avait 18 ans. Il était le roi du monde. Le roi de son monde. Un monde de copains. Un monde de l’instant, un monde du présent. Percevait-il que ce temps aurait une fin ? Raison de plus pour le consommer à pleine bouche. Ses parents avaient eu la bonne idée d’acheter une maison secondaire en bord de mer à une demi-heure de l’appartement principal. Les allers-retours étaient donc faciles y compris en Solex. Il se concentra sur deux activités : Le flirt et la voile. Le flirt la nuit

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Le cap des tempêtes

Je vous offre ici une nouvelle qui gagna un concours régional et  fait l’ouverture de mon recueil “Sur le fil “, ma première publication. Sur l’Île NAFARINO, au sud du Chili à Puerto Williams, port où font souvent escale les marins avant d’affronter le passage du Cap Horn, repose sur le flanc Astraeos, un beau voilier de douze mètres ayant appartenu à un compatriote breton, démâté et portant encore les blessures d’une fortune de mer. J’en suis devenu le propriétaire lors d’une vente aux enchères de la marine nationale chilienne dont le représentant a tenu à me remettre le livre de bord de son dernier voyage. Curieux de cette démarche inhabituelle, je me suis empressé de le lire. « 10 décembre. Position :

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