Nouvelles

Pourquoi le masquer ?

Ils sont peut-être deux. Toujours est-il je me penche sur l’un, blanc, couché comme perdu, sur un trottoir peut-être, dans l’encoignure d’un mur. Je le prends dans ma main. Sa rondeur fraîche m’aurait surprise si je ne dormais pas. Que fait un œuf dans la rue? Et dans une main encore? Un œuf d’un oiseau plus grand que la poule. Un cormoran peut-être, peut-être deux. Je l’ai pris dans ma main et posé sur une soucoupe pourquoi? Ce n’est pas évident de trouver une soucoupe à disposition dans la rue, mais mon souci est différent, peut-être en ai-je deux, le premier serait que tout paraît double car rien n’est nouveau, l’événement toujours se calque sur ce qu’on appelle un précèdent,

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La tourterelle et le pigeon-vert.

La tourterelle et le pigeon-vert.             Une tourterelle monta au ciel pour savoir ce qui se passait au-delà des nuages. Elle monta, elle monta, et le voyage se fit bien. Elle rencontra un pigeon-vert qu’elle reconnut comme parent et avec qui elle causa longuement elle parla de la vie d’en bas où l’eau était abondante, les insectes nombreux, les grains à portée des becs : où l’ombre ne manquait point alors qu’au ciel il était si difficile de vivre !             Le récit fut merveilleux. Ce doit être bien beau là-bas ! se dit notre jeune pigeon-vert, désireux de vivre une vie douce, agréable et  facile. –          Quand retourneras-tu, là-bas ? demanda-t-il à la nouvelle parente. –          Demain, de bonne heure. –          Pourrais-je t’accompagner ? –          Volontiers ! Oh ! celui qui les aurait

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Ma nouvelle la plus courte

Après avoir eu le sentiment d’être toujours  passé à côté de l’essence de sa vie, en en comprenant l’absurdité  et donc l’inutilité de sa quête tardive, il acquit l’AstraeosΘ, en soigna les blessures, le mit à l’eau et après quelques réglages, disparut un matin par vent portant de l’autre côté du môle ; les vagues finiraient  de balayer questions et regrets, le vent serait -lui- sans compromis et la mer qu’instants d’éternité. A ma connaissance, on le signala un peu plus tard à Puerto Corral, peut-être ensuite à Callao au Pérou mais on perdit ensuite complètement sa trace. Fin Θl’Astraeos : voilier de 12 mètres dans la nouvelle “du  Cap des tempêtes”  tirée du recueil “Sur le fil” Début de

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Le second chapitre le plus court

Me laissant tenter mais sans savoir où je vais dériver ! 😉 et à la demande générale (même pas vrai 😀 ) j’ai fait une suite à “mon chapitre le plus court”. Légèrement plus long ! Sous un ciel encore noir d’une tempête épuisée, un pinceau de soleil s’infiltre entre deux nuages encore menaçants. L’Elgarve  en ce début d’après-midi, tout heureuse de pouvoir reprendre la mer, se prépare à quitter l’escale de Puerto Williams et s’ébroue telle une marmotte sortant de son sommeil. Son moteur diesel se chauffe la gorge, les pales de l’hélice se dégourdissent au ralenti, des marins à la proue et à la poupe bavardent avec des manœuvriers sur le quai encore détrempé en attendant l’ordre de

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La fermeture éclair

Hypnotisé, je suivais la lente descente du curseur de la fermeture Éclair. J’absorbais chaque détail goulûment : l’angle de la tirette, le bruit des dents se séparant, leurs délicats décalages. L’endroit exact où les dents métalliques quittaient leurs vis-à-vis m’était caché, tel un mystère ésotérique. Le un devenait deux au sein du curseur. Deux gorges s’y rejoignaient en une, la création du deux par le un se répétant sans cesse. Les uns et les deux dansaient dans mon esprit.   La suite de Fibonacci se déclencha alors naturellement : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55 et ainsi de suite. Chaque terme était la somme des deux termes qui le précèdent. Les quotients de deux termes consécutifs étaient des approximations

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Dérapage 6/6

Maintenant tous les avertisseurs se sont tus et les moteurs arrêtés, si bien que ce grand bazar prend l’aspect d’une fête champêtre. Vous pouvez même entendre quelques pépiements d’oiseaux qui se sont déroutés par curiosité en remontant sans doute vers quelques ponts de Paris. Apparaît alors dans le ciel, comme un gros bourdon, un hélico de la gendarmerie nationale venu survoler ce capharnaüm. Un pauvre pantin dangereusement penché en dessus du vide s’époumone dans son mégaphone pour ramener le calme dans une indifférence générale jusqu’au moment où un gamin, armé de son pistolet à eau, fait tomber ce pauvre père de famille en feuille morte dans le champ adjacent sous les applaudissements. Le pilote choisit alors d’éloigner prudemment son appareil

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Dérapage (3)

Pour ceux qui ont raté le début -> Dérapage 1  Dérapage 2 À sa hauteur, sur sa droite forcément, se maintient depuis quelques minutes une 206 blanche, un peu “frottée” sur sa portière gauche. Des marques de peinture bleue. Bleu myosotis (les connaisseurs apprécieront). Ses vitres avant sont ouvertes. Au volant une femme tronc, comme les présentatrices télé devant leurs tables. Pas plus de quarante ans, jauge Éric. Un joli visage. Des cheveux qu’il devine longs, bruns châtains. Des joues un peu rebondies apportant une impression de douceur, un nez plutôt court et légèrement retroussé, un peu lutin. Un chemisier finement rayé, couleur framboise, avec un col généreux, à larges revers, remonté sur la nuque, des manches bouffantes et de larges

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Dérapage (2)

Pour retrouver le début Mais zoomons un peu, voulez-vous ? Obstinément sur la file de gauche un coupé Fiat bleu azur tout propret. Au volant un homme de quarante-cinq ans environ, très cadre supérieur, veste soigneusement pliée sur le siège arrière, chemise blanche impeccable, col ouvert d’un seul bouton, manches méticuleusement retroussées. Vitres de la voiture fermées. En fond sonore, en volume modéré, une sonatine de Schubert extraite d’un CD de florilèges classiques. Il pianote sur son volant. À quoi pense-t-il ? Je vous présente Éric. Une vie réglée, une vie ordinaire. Ordinaire ? Est-ce bien sûr ? Éric rentre chez lui plus tôt que d’habitude. Un rendez-vous professionnel abrégé mais tout de même terminé un peu trop tard pour retourner

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