La ballade des amis perdus

Quand un ami d’enfance convola

Ses copains sa femme élimina.

Puisque marié pour le meilleur et pour le pire,

Entre elle et moi il eut à choisir.

 

Un autre d’une plaie d’argent fut dépanné,

Mais quand j’eus besoin d’être remboursé,

Madame se fâcha sans le moindre en rougir,

Entre elle et moi il n’eut pas à choisir.

 

Des deux cette fois j’étais l’ami sincère,

Mais quand hélas ils se séparèrent,

Avec les meubles je fus à répartir.

Entre elle et lui je n’eus pas à choisir.

 

En s’exilant dans le Cantal,

Elle usa d’une solution radicale.

Je ne sais s’il eut à en souffrir,

Entre elle et moi elle ne lui donna pas à choisir.

 

L’amitié est sacrifiée sur l’autel

D’une union qui chancelle,

Quand pour ne pas se désunir

Entre l’un et l’autre il faut choisir.

 

De ces amis perdus je garde le souvenir,

Et si de ces déboires je veux sourire,

C’est que de quelques-uns je peux me suffire,

Pourvu qu’entre eux je n’aie pas à choisir.

 

Fêtant un anniversaire de mariage substantiel et à quelques courtes semaines de commencer une nouvelle décennie de ma vie, je m’amuse à ressortir de mon recueil « Sur le fil » ce petit poème (enfin, dans la forme !) auquel je ne veux pas ajouter une strophe sur les amis tristement disparus mais auxquels je pense.

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1 réflexion sur “La ballade des amis perdus”

  1. Je ne sais pas si mon premier avis est parti.
    J’ai donc lu votre recueil ‘sur le fil’ et je dois dire que l’histoire que j’ai particulièrement aimée et celle de cete femme qui s’éloigne du rivage et se fait prendre par la marée montante.
    JD

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