Non je ne veux pas vous parler de ce silence vide d’une pièce close, du cercueil refermé,
Mais simplement de cette absence de bruit qui permet d’entendre la vie et libère l’esprit.
Le plaisir
De la câlinerie du chuchotement des feuilles d’une chênaie
De la douceur du clapotis de la vague qui s’enroule sur le sable
De la volupté du gazouillis fluide du chardonneret posé sur mon figuier
De la tendresse des murmures d’une fillette assise dans l’herbe qui cajole sa poupée
Du mystère du crépitement des premières gouttes de pluie sur la vitre
De la légèreté du friselis de l’eau de l’étang
De la caresse du bruissement des arbres dans un vent léger
De l’intimité des soupirs d’un matin qui se lève.
Mais aussi de l’émotion de cet instant de silence de toute une salle suspendue à la baguette du chef d’orchestre qui va libérer la première note du premier mouvement d’une symphonie
Ou encore de cette paix qui descend progressivement sur la place la nuit venant comme un voile retombant doucement.
Résonnant dans un silence tout acquis, un soupir.
C’est émouvant un soupir.
Et un murmure, c’est tendre un murmure.
Un rire, c’est jubilatoire un rire.
Un chuchotement, c’est mystérieux un chuchotement
Un bruissement, c’est enjôleur un bruissement.
Enfin se parler à bouches feutrées c’est déjà se parler d’amour.
Le bruit m’agresse alors que le silence m’écoute, me comprend, m’apaise.
Il est une présence sereine, confiante et discrète.
Il est intime comme un désir, intense comme un plaisir, fidèle comme un ami.
Que mon époque me pardonne !