Dernière bouée du chenal
le ronronnement du moteur arrêté.
Prise de cap, le bateau s’élance
et de contentement gîte légèrement.
L’air s’emplit d’un silence serein
souligné du bruissement de l’étrave
et de quelques cris de mouettes en chasse.
Mes narines prisent l’odeur marine
et mes poumons se gonflent d’aise.
Quand un dernier amer disparaît de mon horizon
une paix cathédrale afflue dans mes veines.
Sans oraison ni pater
dans une totale euphorie
Je quitte les hommes
grisé de l’imminente solitude.
Oui la mer est mon paradis
Que le ciel m’y oublie.