boutique décrite dans « L’Amporelle » « Sur le fil » |
J’ai toujours été fasciné par ces gens qui disparaissent soudainement un jour pour construire une autre vie ailleurs avec d’autres personnes, une autre histoire.
Parfois ils cherchent à effacer une erreur ou à se donner une seconde chance mais il arrive aussi que ce soit moins simple. C’est ainsi que dans « L’Amporelle » (‘Sur le fil’ )Jean-Pierre dit « Je veux faire de mon existence non pas un état mais une pulsation ». Sans doute exprime -t-il un besoin permanent de nouveauté, voir de risque.
Plusieurs amis m’ont reproché de faire mourir Jean-Pierre .
Il est vrai que j’avais imaginé d’abord une autre fin plus style comédie sentimentale à cette nouvelle: il partait encore pour une autre vie, genre retraite dans une île polynésienne et sa fille à bord de son bateau « La Cavalière », récupéré à l’ile d’Yeu, venait y faire sa connaissance. Un happy-end, quoi!
Mais j’ai remplacé ce chapitre, par ailleurs longuet, par une brutale crise cardiaque, plus dramatique. Pas seulement pour user de mon droit divin d’écrivain. On a beau vouloir changer de vie autant de fois que l’on veut, en fait on n’en a toujours qu’une, elle ne sera pas plus longue et sa fin ne dépendra toujours pas de nous.
Oui, pour moi, cette chute s’est imposée. D’ailleurs jean-Pierre s’en doutait puisqu’il expliquait également « serait-elle parfois tumultueuse, la vie n’est que du temps ». La fin de la course de mon personnage devait donc être celle-là pendant que la vie continuait ailleurs.
Ce regret de certains lecteurs est un signe de sympathie (ou d’empathie ) pour cet homme (qui a pourtant abandonné femme et enfant puis menti à ses amis et sa maîtresse sur sa véritable identité) et moi aussi je l’aimais bien sans qu’il s’agisse de ma part d’un ‘transfert’.
Je suis curieux de ces gens qui se font une nouvelle vie mais pas envieux.
Et vous, recommencer tout à zéro, ça vous a tenté parfois?
L’amporelle est parue dans le recueil « sur le fil » Mes romans
euh…oui et je suis même pas très loin d'être revenu à zéro.
confidence.
Jluc