Après m’avoir proposé des Haïkus, voici que mon ami Jean-Luc me fait découvrir le Tanka. Si vous voulez vous y essayer !
Le tanka, poème japonais signifiant « chant court », date du VIIIe siècle. Ancêtre du haïku, il se compose de 31 mores répartis sur 5 lignes, selon le rythme 5-7-5/7-7.
1) Sur le rosier nain
la première coccinelle
les points sur son dos
réveillent le souvenir
de mes quatre ans ébahis
1-3 : description (extérieur)
4-5 : émotion (intériorité)
L3 : vers pivot, il permet de glisser insensiblement de la 1ère partie à la seconde.
2) Dans la nuit de lune
la plainte de la hulotte
sa vie à l’envers
en silence à trois pas d’elle
moi non plus je ne dors pas
Dans ce deuxième tanka, L3 permet aussi de basculer du « elle » au « moi », d’un sujet extérieur à l’expression de l’intime. On remarquera l’absence de verbe conjugué : ce n’est pas une obligation (dans le 1er tanka on en trouve un), mais il faut éviter davantage ; en tout cas pas plus de deux verbes conjugués dans un même tanka.
3) Traornienn är Sent
face aux Monts d’Arrée paradent
les géants de pierre
ancrés pour l’éternité
et moi fourmi à leur pied
Rythme et procédé peuvent varier légèrement : dans ce 3e tanka, les L3 et L4 assurent le glissement, accentuant ainsi le contraste entre « les géants de pierre » et mon petit moi.
4) Midi au clocher
le seau plein de bigorneaux
regagner le bourg
la course dans les venelles
aujourd’hui chemins privés
La réflexion finale de ce 4e tanka montre qu’un brin de satire peut tout à fait être introduit.
A vos « fudes » (pinceaux japonais, je viens de l’apprendre ! Mais ne m’envoyez pas de poème en pictogrammes ! )