J’échappe. Je ne suis à personne. Fugitive dans ma maison. J’écris la terre, mon nom en bas.
Rails, histoires truquées, petites attitudes, petites certitudes, pauvres engagements, gestes étriqués, mensonges hideux, je laisse.
Quatre mers autour de moi larguent leurs écrans. Je dis le calme, les oiseaux sur le vide, l’exclamation des arbres, l’herbe joyeuse, Quasimodo aimé d’Esmeralda, le repas de midi à seize heures.
Le sable m’est parole plus sûre que les paroles d’hommes.
Je sais l’île de feu, l’île d’orage et de douceur ou chaque jour tombe le jour et recommence.
Je suis l’île vivante.
Propriétaire de mon ombre.
Ile Eniger
Extrait du recueil de correspondances avec l’auteur compositeur interprète Dominique Ottavi : D’une île, l’autre -Éditions Amapola – 2005
Autre texte de l’auteur publié sur Paroles vagabondes
P.S. Ce dessin a été réalisé par son mari l’artiste-peintre Emile Bellet, un soir d’été dans la campagne provençale.
son blog que je vous recommande de visiter: Insula
Un vif merci, Monsieur Bussière, pour avoir relayé mon texte sur votre site si vivant. Ile Eniger