ile Eniger

Inépuisable

Inépuisable Les mots viennent, ils disent plus qu’écrire. J’écrirais même si personne ne me lisait. Ce qui m’importe, c’est ma part d’être. Une goutte d’eau ne demande rien, ni son devenir ni sa fonction. De même la pierre, l’arbre et tout ce qui fait la vie. Le sommeil du chat me fascine davantage que les circonvolutions ineptes de la Bourse. Je m’éloigne des avoirs, des paraîtres, ces choses inutiles et perverses qui fabriquent des mises en scène, des esclavages et produisent de douloureux engrenages. Leur vide colporté sidère. Comme le loup, je me méfie des hommes. La récurrence des saisons et leurs graines m’est source inépuisable comme l’air et l’eau. Jubilation. J’écris de riens, de choses élémentaires qui relient. Vivre s’aboutit

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Je vous propose souvent un texte de Ile Eniger:  quand on aime on ne compte pas. Et si je vous donnais envie de visiter son blog, voire plus, je m’en réjouirais. Un et puis un autre, ils partent. “C’est la vie”, disent les braves gens en évitant de penser que là, c’est surtout la mort ! Et puis ces pensées toutes faites ça rassure, ça permet de vérifier que s’ils sont ailleurs maintenant, nous on est encore là. Plus le soir s’approche, plus je le vois fatal, ouvert et insondable. Plus l’aléatoire des pas porte le souffle, plus j’en reçois l’inconnaissable absolu. Plus l’inconnu efface les traces, plus je choisis de dessiner le chemin jusqu’à l’heure vivante. Plus les places

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Un an

Un an que nos roses ont fermé leurs paupières. Que leur parfum ne fleurit plus. Un an que notre jardin s’est dissout dans l’or d’une improbable lumière. Depuis ta dernière porte, mes mots se taisent, sidérés. Je t’écris de cette jachère de dernier labour. Je t’écris comme une qui ne sait plus écrire. L’été martèle le mauve des lavandes, le soleil aiguise le rouge des géraniums, un bras de ciel brûlant enlace les terres d’une implacable étreinte. La saison de feu plante ses banderilles. Dans cette fournaise, quelques oiseaux effrontés défient le bleu de plomb fondu. Juillet cherche l’eau. Je pourrais te parler encore de cette saison, ta préférée, où tu puisais puissance et couleur, toi, le vivant tournesol. Mais

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Aimer

J‘écris l’intimité de l’absolu, ce risque. Aimer triomphe de tout. Il gomme les peurs, les laideurs, les doutes. Il ouvre la dimension généreuse et noble. Son insolente nudité, son impudente vérité désagrègent les jugements, les pudeurs, les convenances, les codes. Il redonne à l’essentiel sa place originelle. Enfants perdus dans les univers, aimer pulvérise nos fatras hétéroclites, nos lâchetés, nos certitudes.  Il libère. Il accompagne. Il éclaire. Aimer est mon frère de parcours.   Ile Eniger – Les pluriels du silence (à paraître) déjà paru ici : Marche son blog à visiter : Insula.overblog  

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Marche

Je marche avec vous mes sœurs millénaires du Golgotha. Avec vous je ne comprends pas, je pleure, je crie, je prie. Le silence nous accompagne. Je marche avec vous mes sœurs migrantes arrachées aux terres de vos ancêtres. Avec vous je sais la peur, le désespoir, le rien. Le silence nous accompagne. Je marche avec vous mes sœurs de partout meurtries, trahies, affamées, assoiffées, muselées, penchées aux dépouilles des vôtres et de vos rêves. Avec vous je sais le hurlement mutique sans écho. Le silence nous accompagne. Je marche avec vous mes sœurs de tous les univers, malmenées, flouées, torturées, forcées, oubliées. Avec vous je porte le fléau du non amour, son indifférence. Le silence nous accompagne. De loin, de

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