thomas pointet

Résonance

 Au sous-sol, curieux, j’ouvris la première porte à gauche. Dans une vaste pièce au plafond bas, je découvris un piano à queue blanc. Son couvercle, relevé, m’invitait à m’approcher un peu plus près. Je devinais les cordes horizontales, en acier et en cuivre, qui se croisaient. Tristement, aucune partition n’occupait le pupitre. Au sein de tant de blancheur, les trente-six touches noires ressortaient encore davantage. L’assise de la banquette en bois clair présentait sur un fond crème des motifs bleus géométriques insaisissables. Fasciné, je suivais du regard la forte cambrure des quatre pieds sculptés. À ma grande surprise, la lyre était composée d’une quatrième pédale, la pédale harmonique ! Située complètement sur la droite, elle offrait la possibilité, grâce à

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Le poisson insolite

Assis devant mon triste poisson pané accompagné d’haricots verts à l’eau, ma fourchette se balance au dessus de mon assiette, hésitante. Ma mâchoire, serrée fermement, refuse ce repas peu prometteur. Mon esprit digresse vers mes plus belles expériences gastronomiques de produits de la mer : des poissons entiers, cuits au four, comme la daurade royale, le loup, le saint-pierre, le turbot, le maigre, la sole sauvage, mais aussi les huîtres, les tourteaux, les homards bleus. Les souvenirs gustatifs s’entrelacent divinement.   Joueur, je me plais à imaginer un poisson hybride qui allierait deux mets raffinés : le « fugurgeon », croisement de l’esturgeon et du fugu. Fabriqués à partir des œufs d’esturgeons femelles, je me remémore les différents types de caviar : le sturio, le

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La fermeture éclair

Hypnotisé, je suivais la lente descente du curseur de la fermeture Éclair. J’absorbais chaque détail goulûment : l’angle de la tirette, le bruit des dents se séparant, leurs délicats décalages. L’endroit exact où les dents métalliques quittaient leurs vis-à-vis m’était caché, tel un mystère ésotérique. Le un devenait deux au sein du curseur. Deux gorges s’y rejoignaient en une, la création du deux par le un se répétant sans cesse. Les uns et les deux dansaient dans mon esprit.   La suite de Fibonacci se déclencha alors naturellement : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55 et ainsi de suite. Chaque terme était la somme des deux termes qui le précèdent. Les quotients de deux termes consécutifs étaient des approximations

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