Les badauderies

textes courts

culpabilité

Mon père m’a rendu  visite. Il y avait si longtemps, si longtemps que nous ne nous étions pas vus. Une éternité. J’étais très ému et je l’ai serré très fort dans mes bras en retenant mes larmes. D’une trop grande pudeur de ses sentiments, il ne les aurait pas aimé.  « J’ai tant de choses à te dire, tant de choses que j’aurais voulu te dire avant ton départ. » lui ai-je murmuré, le cœur battant la chamade. Et puis, désireux de lui faire plaisir et en souvenir de notre cérémonial  du petit gâteau dominical , je l’ai planté là quelques instants pour me rendre à la pâtisserie toute proche. Hélas, elle était fermée, ce dont j’aurais dû me douter

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Les mouettes

Sur la dune, un groupuscule de mouettes tient sa conférence d’été. Tranquillement rassemblées la vingtaine d’adhérentes débattent de leur refondation quand, sous l’impulsion de leur cheffe de file, les voilà qui décollent toutes ensembles, font le tour du bosquet d’arbres voisin et retournent, les unes après les autres, au point de réunion ( sans que je puisse affirmer qu’elles reprennent exactement les mêmes places). Quelques minutes plus tard, même mouvement, encore et encore. Rite mystérieux ,vaines tentatives de réorganisation, volonté de montrer leur ancrage territorial, initiation des nouveaux membres ou simple détente collective ? Et puis, autre question sans réponse:  toutes les mouettes peuvent-elles participer ou doivent-elles avoir un plumage spécifique ? Ce qui est sûr, c’est que je n’ai

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LNasreddin Hodja.

Nasreddin Hodja ! Né en 1208, il serait l’un des personnages les plus aimés du Moyen-Orient. « Dès son plus jeune âge, il mena une existence simple et honnête. Il fut remarqué pour son intelligence et son humour. Son grand sens de l’humour s’exerçait même dans les situations les plus dramatiques »

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Réussir sa vie ?

  À quelques instants près, voilà 41. 522 400 minutes que j’ai été projeté sur terre. Si on en retire généreusement 13. 840 800 à dormir, il reste tout de même 27. 681 600 d’état de conscience malgré lesquelles  je ne sais toujours pas élucider  la pourtant banale expression de “Réussir sa vie.”  Plus je me rapproche de la fin de mon temps, et moins je sais. En laissant donc de côté cette absurde notation, je serais tenté de définir ma vie à l’aune du plaisir comme une copieuse salade composée et à celle de son utilité comme une assiette de quelques feuilles de frisée sans lardons . Alors, réussite ou échec ? De toute façon je n’aurai pas de

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Vieillissant

Suite à ma remarque sur ” le regard des autres”,  un ami m’adresse ce texte d’Olivier de Kersauson. Il m’a semblé préférable de de ne pas le limiter à un simple commentaire et de vous le proposer ici. Sa conclusion est une belle leçon de vie que j’ai personnellement bien du mal à suivre ! Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire.

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11 novembre 2021

Dehors le ciel n’obéit qu’à lui seul et le vent est partout ; sur la mer, échouée comme nous tous, un arbre, je le regarde en frère, je voudrais savoir d’où il vient, si c’est d’Alger, ou de Tadoussac, si c’est du Frioul tout proche, mais tous les lieux se fondent dans l’arbre qui fait violence à toute idée d’origine et de pureté, de race, qui fait violence à tout ce qui sous le soleil n’est pas poursuite du vent, l’arbre sans racine ni branche tendue vers aucun nuage, je le regarde et je m’éloigne quand la respiration des vagues l’a épuisé, et qu’il m’a transmis son secret, que je ne dirai pas, pas ici. Pas un jour ces jours où

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Le sens du rythme

Mon obsession devant le temps qui fuit m’a fait vivre à toute allure dernièrement. A force de courir je n’ai fait que m’essouffler. Savoir trouver la cadence entre les temps forts et les temps faibles pour obtenir l’eurythmie de l’existence n’est pas donné à tout le monde. Rythmer sa vie dans l’harmonie est un art : l’art de vivre. Il faut accepter les remous qui arrivent en alternance comme des battements de cœur ou comme le balancement du métronome. Il faut contrôler sa vie avec le savoir-faire du poète qui maîtrise l’accord des sons et construit des vers. Comme il faut du talent pour garder le tempo ! Décidemment j’ai besoin de changer de rythme… Nessa   Entre 2000 et

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