Pierre Bussière

Dérapage (3)

Pour ceux qui ont raté le début -> Dérapage 1  Dérapage 2 À sa hauteur, sur sa droite forcément, se maintient depuis quelques minutes une 206 blanche, un peu “frottée” sur sa portière gauche. Des marques de peinture bleue. Bleu myosotis (les connaisseurs apprécieront). Ses vitres avant sont ouvertes. Au volant une femme tronc, comme les présentatrices télé devant leurs tables. Pas plus de quarante ans, jauge Éric. Un joli visage. Des cheveux qu’il devine longs, bruns châtains. Des joues un peu rebondies apportant une impression de douceur, un nez plutôt court et légèrement retroussé, un peu lutin. Un chemisier finement rayé, couleur framboise, avec un col généreux, à larges revers, remonté sur la nuque, des manches bouffantes et de larges

Lire la suite »

Dérapage (3) Lire la suite »

Demain

Si chaque jour je profite de de ce que je peux encore faire, qui n’est déjà plus ce que je pouvais  hier,  l’idée que je ne le pourrai plus demain m’oppresse en permanence. A l’inévitable, il paraît qu’il faut se résigner, mais quel verbe affreux, déjà  en lui-même  déprimant, et que je n’accepterai qu’à mon dernier jour.  Enfin … peut-être ! Autre noumène : Aucun souvenir

Lire la suite »

Demain Lire la suite »

Aucun souvenir

Vous je ne sais pas, mais moi je n’ai absolument aucun souvenir de ma naissance et il est peu probable que j’en garde un de ma mort. Voilà donc deux évènements fondamentaux de ma vie qui me  resteront à tout jamais cachés, deux énormes chocs psychologiques jamais analysés. Je ne sais pas si le premier était vraiment utile mais le second est-il davantage indispensable ? 😎 Autre noumène : Du verbe aimer

Lire la suite »

Aucun souvenir Lire la suite »

Du verbe « aimer »

Le verbe « aimer » est le premier que l’école apprend aux enfants à conjuguer à titre d’exemple du premier groupe. Ils vont alors le réciter, voire le chanter jusqu’à plus soif.  Pourtant, devenus adultes, ils auront, hélas, le plus grand mal à l’énoncer, particulièrement  à la première personne du présent. Qui plus est, dans les leçons suivantes, l’enseignant s’empressera de lui adjoindre les auxiliaires être et avoir. Ainsi à peine assimilé au présent que le voilà  au passé : « j’ai  aimé »et « je suis aimé ». Le bon élève de conclure non seulement que l’amour est de nature volage puisqu’on le décline aisément au passé composé mais encore que l’ important est davantage d’être aimé que d’aimer

Lire la suite »

Du verbe « aimer » Lire la suite »

Dérapage (2)

Pour retrouver le début Mais zoomons un peu, voulez-vous ? Obstinément sur la file de gauche un coupé Fiat bleu azur tout propret. Au volant un homme de quarante-cinq ans environ, très cadre supérieur, veste soigneusement pliée sur le siège arrière, chemise blanche impeccable, col ouvert d’un seul bouton, manches méticuleusement retroussées. Vitres de la voiture fermées. En fond sonore, en volume modéré, une sonatine de Schubert extraite d’un CD de florilèges classiques. Il pianote sur son volant. À quoi pense-t-il ? Je vous présente Éric. Une vie réglée, une vie ordinaire. Ordinaire ? Est-ce bien sûr ? Éric rentre chez lui plus tôt que d’habitude. Un rendez-vous professionnel abrégé mais tout de même terminé un peu trop tard pour retourner

Lire la suite »

Dérapage (2) Lire la suite »

meli melo

A 80 ans, je n’ai plus de temps à perdre, mais pour faire quoi ? A 80 ans, il faudrait résister ! Contre l’irrémédiable ? A 80 ans…et même avant, la peur de la mort n’est que l’expression du goût de la vie. Devinez: quand il se cache, on l’appelle de nos vœux mais quand il se montre, on s’empresse de s’en cacher, le déclarant nuisible pour notre santé. Le soleil, bien sûr. La vie, c’est un peu pareil, on ne cesse de se la gâcher pour mieux la préserver.

Lire la suite »

meli melo Lire la suite »

Dérapage (1)

A l’heure des bouchons de l’été, voici une nouvelle un peu déjantée. Bonjour. Vous avez un instant ? Bien, alors je vous emmène observer le phénomène migratoire quotidien des automobilistes à l’une des sorties de Paris. Je sais, toutes les grandes villes ont les mêmes difficultés et j’aurais pu prendre  plus près de chez vous mais en la matière rien ne vaut l’expérience de notre capitale. À partir de 17 heures, quelque direction que vous preniez, la situation est aussi désespérée. À un moment donné, plus ou moins immédiat, vous ne bougez plus, tout simplement. Les voitures arrivent ainsi sur les périphériques comme des papillons devant une lampe et se serrent désespérément comme si le petit mètre trompe-l’œil gagné un instant

Lire la suite »

Dérapage (1) Lire la suite »

Un bon bouquin pour l’été.

Les femmes du bout du monde de Mélissa Costa. chez Albin Michel Ce bout du monde est à la pointe sud de la  Nouvelle Zélande. Un camping tenu par 2 femmes (mère et fille)auxquelles vient se greffer une parisienne qui a besoin de se reconstruire. Très bien écrit (sinon je n’aimerais pas), une histoire simple dans un décor magnifique. Dauphins et otaries y ont joliment leur place ainsi que les contes ancestraux maoris. Ces trois personnages, hors du temps, dont les secrets vont progressivement se révéler sont d’une humanité splendide  et les rôles secondaires viennent dans la seconde partie  intelligemment enrichir l’histoire. Ne vous attendez pas à des rebondissements spectaculaires, nous  ne sommes pas dans le monde des super- héros.

Lire la suite »

Un bon bouquin pour l’été. Lire la suite »