Il tombe du froid aux épaules de l’aube. Des restes de nuit charbonnent les coins. Le chat rentre de vagabondage. Le ruisseau va sa juste parole. Une main de brume apaise les fièvres. L’heure d’épine se tourne vers les fleurs. Le chant du coq ouvre une fenêtre comme le ciel ajoute sa lumière. Dans la clarté première, il pleut doucement. De l’eau sur l’eau des yeux. Lâcher tout, le bruit, la question. Plonger dans les pluriels du silence. Respirer la terre. Respirer avec la terre. Avancer pour ne pas décourager le chemin. Chaque matin soulève la pierre du jour. Chaque matin nous écrit.
Ile Eniger – Les pluriels du silence – (à paraître)
Très belle écriture; simple et poétique.
Quand le quotidien glisse sur les mots et frôle l’étrange. Bravo