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Dérapage (3)

Pour ceux qui ont raté le début -> Dérapage 1  Dérapage 2 À sa hauteur, sur sa droite forcément, se maintient depuis quelques minutes une 206 blanche, un peu “frottée” sur sa portière gauche. Des marques de peinture bleue. Bleu myosotis (les connaisseurs apprécieront). Ses vitres avant sont ouvertes. Au volant une femme tronc, comme les présentatrices télé devant leurs tables. Pas plus de quarante ans, jauge Éric. Un joli visage. Des cheveux qu’il devine longs, bruns châtains. Des joues un peu rebondies apportant une impression de douceur, un nez plutôt court et légèrement retroussé, un peu lutin. Un chemisier finement rayé, couleur framboise, avec un col généreux, à larges revers, remonté sur la nuque, des manches bouffantes et de larges

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Dérapage (2)

Pour retrouver le début Mais zoomons un peu, voulez-vous ? Obstinément sur la file de gauche un coupé Fiat bleu azur tout propret. Au volant un homme de quarante-cinq ans environ, très cadre supérieur, veste soigneusement pliée sur le siège arrière, chemise blanche impeccable, col ouvert d’un seul bouton, manches méticuleusement retroussées. Vitres de la voiture fermées. En fond sonore, en volume modéré, une sonatine de Schubert extraite d’un CD de florilèges classiques. Il pianote sur son volant. À quoi pense-t-il ? Je vous présente Éric. Une vie réglée, une vie ordinaire. Ordinaire ? Est-ce bien sûr ? Éric rentre chez lui plus tôt que d’habitude. Un rendez-vous professionnel abrégé mais tout de même terminé un peu trop tard pour retourner

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Dérapage (1)

A l’heure des bouchons de l’été, voici une nouvelle un peu déjantée. Bonjour. Vous avez un instant ? Bien, alors je vous emmène observer le phénomène migratoire quotidien des automobilistes à l’une des sorties de Paris. Je sais, toutes les grandes villes ont les mêmes difficultés et j’aurais pu prendre  plus près de chez vous mais en la matière rien ne vaut l’expérience de notre capitale. À partir de 17 heures, quelque direction que vous preniez, la situation est aussi désespérée. À un moment donné, plus ou moins immédiat, vous ne bougez plus, tout simplement. Les voitures arrivent ainsi sur les périphériques comme des papillons devant une lampe et se serrent désespérément comme si le petit mètre trompe-l’œil gagné un instant

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Un été 1961

Dans les années 60, les menaces mortelles d’aujourd’hui n’obscurcissaient pas l’avenir et celui de IL n’était qu’un souci parental, à leur désespoir nullement le sien. L’été 1961 marquera l’apogée de sa jeunesse. Il avait 18 ans. Il était le roi du monde. Le roi de son monde. Un monde de copains. Un monde de l’instant, un monde du présent. Percevait-il que ce temps aurait une fin ? Raison de plus pour le consommer à pleine bouche. Ses parents avaient eu la bonne idée d’acheter une maison secondaire en bord de mer à une demi-heure de l’appartement principal. Les allers-retours étaient donc faciles y compris en Solex. Il se concentra sur deux activités : Le flirt et la voile. Le flirt la nuit

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Le cap des tempêtes

Je vous offre ici une nouvelle qui gagna un concours régional et  fait l’ouverture de mon recueil « Sur le fil « , ma première publication. Sur l’Île NAFARINO, au sud du Chili à Puerto Williams, port où font souvent escale les marins avant d’affronter le passage du Cap Horn, repose sur le flanc Astraeos, un beau voilier de douze mètres ayant appartenu à un compatriote breton, démâté et portant encore les blessures d’une fortune de mer. J’en suis devenu le propriétaire lors d’une vente aux enchères de la marine nationale chilienne dont le représentant a tenu à me remettre le livre de bord de son dernier voyage. Curieux de cette démarche inhabituelle, je me suis empressé de le lire. « 10 décembre. Position :

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Amis avant d’être amants

Je continue à vous proposer des extraits d’un roman non édité appelé provisoirement « L’erreur ». Extraits dans le désordre, puisque je vos ai donné à lire le mariage de Charlotte et Lucien à l’occasion de la saint Valentin. 😀 ! Avant de devenir mari et femme, Lucien Dugranpois et Charlotte Margelin furent amis d’enfance. Le père Jules Dugranpois, autrefois gérant d’une droguerie de quartier, s’était empressé d’épouser la caissière du magasin et les Margelin enseignaient dans le même établissement. Aucun des deux pères n’était donc allé chercher bien loin sa chacune et les deux enfants ne firent donc par la suite que reproduire l’exemple parental ! Il se trouva que les Margelin emménagèrent un jour non seulement dans l’immeuble des Dugranpois mais, qui

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La demande en mariage

extrait de « L’erreur« , un roman resté dans mon tiroir.   Lucien et Charlotte habitent l’un et l’autre chez leurs parents respectifs, installés sur le même palier de leur immeuble, et se connaissent depuis leur enfance. Ils ont respectivement, à ce moment de l’histoire, 20 et 24 ans. Par amusement mais pas que, aussi pour l’occasion de se construire un beau souvenir commun et par expression de sa sensibilité naturelle, la demande de Lucien fut effectuée d’une manière très traditionnelle et solennelle, enfin sauf le lieu. Habillé en costume trois-pièces (loué pour la circonstance par son père et à restituer le soir même), chapeau haut de forme et gants de cérémonie gris perle, un joli bouquet de roses rouges à la main,

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La lune au fond du puits

Par une belle nuit d’été, Nasreddin Hodja se rendit dans son jardin, un seau à la main, pour puiser l’eau du puits. Il se pencha pour voir si le seau était plein, et fut effrayé de trouver la lune dans l’eau du puits. — Quelle catastrophe ! La lune est tombée dans le puits! Il retourna chez lui, prit un seau plus grand, espérant ainsi la sortir de là. Il fixa le seau à la poulie et se mit à tirer de toutes ses forces. Malheureusement la corde céda et il tomba à la renverse. Un peu étourdi, il se remettait lentement du choc, quand il rouvrit les yeux et vit la lune dans le ciel. Avec un soupir de

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